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Référence : « La longue marche vers l’Europe
sociale » de Jean-Claude Barbier, PUF, collection le lien social, 2008,
ISBN 978-2-13-056401-0, Chez Amazon.fr,
Chez Fnac.fr,
Chez
Eyrolles.com
Selon
l’auteur, la politique sociale européenne se heurte au fait que la protection
sociale moderne est née à la fin du XIX
e siècle dans un contexte national, au sein de la communauté de tel ou tel pays
européen. Elle a même constitué l’une des bases de la nation. Celle-ci reste en
outre le lieu où se définit politiquement la justice sociale selon ses valeurs
collectives. Quelques 30% du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays y est
consacré. Le total du budget européen ne concerne que 1% de la richesse de
l’UE. Il n’est donc pas lieu de parler d’une véritable solidarité européenne.
La transposition à
un niveau communautaire de l’espace de décision à propos de ce qui est juste et
solidaire dans les programmes sociaux européens est vécue comme une source d’incertitude,
et sa simple menace débouche souvent sur un rejet, comme l’ont démontré les
référendums hollandais, irlandais et français sans oublier les précédents
danois.
Des votes sans
doute à partir de conceptions et d’enjeux nationaux.
Cette contradiction
majeure ne pourra être levée sans un effort considérable d’intercompréhension
qui demandera de nombreuses années. L’utopie d’une communauté « post-nationale »
exige de s’occuper d’abord du partage des cultures et des langues. Il n’y a pas
d’autre moyen pour renverser cette tendance.
A lire aussi
George
Orwell: Politics and the English language (an essay, 1946)
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