Source: http://blogues.ebsi.umontreal.ca/jms/index.php/category/Edition
Par Jean-Michel Salaun le lundi 8 novembre 2010
Un extrait
La principale leçon n'étonnera pas les lecteurs réguliers de ce blogue. Extrait (p.6-7) :
Le livre ne devrait pas connaître de scénario catastrophe similaire à celui de l’industrie musicale. Plusieurs indicateurs émanant de l’étude étayent ce constat. Les lecteurs qui ont effectué leur migration vers le numérique restent profondément attachés à la lecture papier, et trouvent à l’ebook des usages complémentaires. Cet ancrage dans la lecture du papier se vérifie également au sein des nouvelles générations, pourtant nées avec le numérique. En parallèle, des facteurs sousjacents assurent à l’industrie du livre une stabilité au moins temporaire sur laquelle l’industrie musicale n’a pas pu compter : une fragmentation des contenus limitée, en particulier pour la littérature, et un piratage modéré même parmi les jeunes lecteurs, au moins en ce qui concerne la “première vague” d’utilisateurs.
L’appétit pour le numérique est cependant bien réel, et les ebooks pourraient représenter de 15 à 25 % du marché du livre à l’horizon 2015. Les marchés les plus avancés comme les États-Unis et la Corée ont peu de temps pour se mettre en ordre de marche : environ 5 % des volumes y sont déjà vendus en numérique. Cette mutation devrait s’accélérer pour atteindre 20 à 25 % du marché dans les cinq prochaines années, à mesure que le numérique dématérialisé se substitue notamment aux volumes commercialisés par internet aujourd’hui. Les pays comme la France migreront plus graduellement avant que le numérique n’atteigne autour de 15 % du marché à l’horizon 2015 - en partie du fait de réseaux de distribution physiques encore denses, rendant le produit papier plus immédiatement accessible.
La migration vers les lectures numériques s’accompagne de deux tendances de fond qui pourraient animer une industrie à la croissance limitée depuis plusieurs années.
Première bonne nouvelle, la migration vers le numérique présente une opportunité de renverser les tendances de marché. La simplification de l’acte d’achat et la portabilité de la bibliothèque représentent en effet des facteurs de consommation supplémentaire. Plus de 40 % des lecteurs équipés de support numérique déclarent lire plus qu’auparavant. Certes, les écrits numériques bénéficient d’un effet de nouveauté qui pourrait s’estomper au cours du temps. Mais quand bien même il s’agirait d’un phénomène de court terme, la constitution de “bibliothèques numériques” par les lecteurs pourrait s’avérer bénéfique pour l’industrie du livre, tout comme le renouvellement des audiothèques fut l’un des moteurs de croissance du Disque Compact.
De plus, une majorité de consommateurs se disent prêts à payer pour les ebooks qu’ils consomment, et 70 % des utilisateurs de tablettes et autres liseuses déclarent acheter aujourd’hui la majorité de leurs ebooks alors que la consommation d’ebooks sur ordinateur n’a jamais déclenché d’acte d’achat significatif.
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